Les Échos du Logement n°124

51 JEAN-MICHEL DEGRAEVE ÉQUIPEMENTS ÉNERGÉTIQUES Les éco- constructions de l’Atelier d’Architecture Ph.Jaspard Une architecture vivante et vivable Spécialisé dans les bâtiments publics et scolaires, l’Atelier d’Architecture Ph.Jaspard a également abordé le logement public. Créé dans les années septante au moment de la crise pétrolière, l’Atelier est connu pour ses constructions bioclimatiques, notam- ment la maison Pléiade à Louvain-la-Neuve et une maison «solaire passive» à Weillen, lauréate du prix Hélios II. Ses opérations de logements publics portent sur 6 logements acquisitifs à Yvoir pour la Terrienne de Dinant ainsi que pour la société de logement La Dinantaise, 8 logements acquisitifs à Has- tière, 4 logements locatifs sociaux à Dinant (Gemechenne), lauréats du prix Energie du concours «Logement public en bois », et 4 logements locatifs sociaux à Hastière. L’Ate- lier inscrit sa démarche dans les principes de l’éco-construction et de l’architecture envi- ronnementale. L’architecture bio-climatique en est une première composante: compacité, attention à l’orientation, ouvertures au sud pour profiter du chauffage solaire passif, etc… L’objectif énergétique est un logement très basse énergie sans aller jusqu’au standard passif jugé trop contraignant à l’usage. Les structures portantes sont en bois non usinés afin de diminuer le prix de revient. Le système énergétique utilisé est déterminé en fonction des besoins et du contexte local. A Dinant, une chaudière murale au gaz naturel assure le chauffage et la production d’eau chaude. A Hastière, vu l’absence de gaz naturel, le chauffage se fait par un poêle à pellets com- plété d’un boiler électrique à accumulation pour l’eau chaude sanitaire. Les logements sont tous équipés d’une ventilation méca- nique contrôlée (type D) afin de réduire les consommations d’énergie. Cette installation est conçue pour éviter toute intervention du locataire dans son fonctionnement. Un équilibre délicat entre les normes d’application Ces réalisations sont similaires énergétique- ment, soit une consommation moyenne de 10.000 kWh/an pour un coût d’installation d’environ 6.000€ (hors ventilation). La chau- dière murale au gaz naturel utilisée à Dinant est la solution la plus intéressante, les pertes de transformation étant plus importantes à Hastière vu le boiler électrique. Le poêle à pel- lets de Hastière est une solution par défaut vu l’absence d’un réseau de gaz mais qui est bien acceptée par les occupants. Pour l’Ate- lier, la difficulté de conception d’un logement public réside dans l’équilibre à trouver entre le respect des surfacesminimales de salubrité, le calcul de la performance énergétique et les prix maximums des arrêtés de subven- tionnement. Bien qu’essentielles pour des locataires disposant de peu de revenus, les performances énergétiques des logements ne sont pas suffisamment prises en compte dans le calcul des subventions. L’Atelier se demande pourquoi les prix maximums aum2 applicables dans les bâtiments scolaires sont largement supérieurs à ceux du logement public alors que les équipements techniques sont moindres. Ils regrettent l’impossibilité de prévoir des installations performantes et économiques à l’usage mais plus coûteuses à l’installation, comme un boiler thermo- dynamique (pompe à chaleur air/eau), plus performant qu’un boiler à accumulationmais d’un surcoût de 2.500€, ou la pose de stores mobiles sur de grandes ouvertures au sud captant les apports solaires. Ces dépenses ne sont pas envisageables vu les prix maxi- mums à respecter, la taille des chantiers et les contraintes de localisation.

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