Les Échos du Logement n°124

50 LES ÉCHOS DU LOGEMENT N°124 PROJETS de l’année. L’électricité est la seule source énergétique. Bien que le coût de 9.000€ pour une unité de production soit relativement élevé, il est compensé par les économies de la distribution d’air par des gaines ainsi que par le boiler incorporé. Ce système présente l’avantage d’être producteur d’énergie dans le calcul de la performance énergétique. La nécessité d’un accompagnement énergétique Un premier bilan peut-être dressé suite l’occupation des premiers logements. Sur le plan technique, les installations corres- pondent aux rendements annoncés. Les consommations restent dans les prévisions, soit environ 5.000 kWh/an pour une tempé- rature de confort de 21°C. Vu le paramétrage précis des installations, il est cependant essentiel d’avoir un service après-vente régulier afin de limiter les pannes et garantir l’entretien des installations. Les problèmes rencontrés viennent de la méconnaissance par les occupants du fonctionnement d’un logement passif avec un appoint de chauf- fage par la ventilation. Bien que les instal- lations sont simples de fonctionnement, l’absence d’une source de chaleur directe en complique l’utilisation. Les changements d’habitudes peuvent entraîner des compor- tements catastrophiques. A la tour passive de Saint-Vaast, certains locataires obturent les bouches de ventilation, ce qui déséquilibre l’installation. A Maurage, les locataires sont majoritairement des personnes fragilisées (âgées, handicapées, sans emploi) occupant leur logement demanière permanente. Habi- tués au rayonnement d’une source de cha- leur directe (radiateur, convecteur, poêle), ils demandent parfois plus de chaleur que peut en donner l’installation. En conséquence, la pompe à chaleur utilise l’énergie du boiler, ce qui génère des inconforts et provoque des modifications des réglages de l’installation par les occupants. Une réunion d’information avec les habitants a permis de rappeler les bons comportements d’utilisation, notam- ment sur la température de consigne du thermostat. Il sera probablement nécessaire de répéter régulièrement ce type de réunion. Pour une approche multifacettes Les problèmes rencontrés ne sont donc pas liés aux performances énergétiques des lo- gements et des installations techniquesmais à leur bonne utilisation. La question centrale porte sur la ventilation comme source de cha- leur. Son usage est rempli de fantasmes: bruit du moteur, concentration de poussières sur les sorties de ventilation, hygiène, qualité de l’air,… Afin de rendre plus visible l’appoint de chauffage, les responsables techniques de la société privilégient aujourd’hui une chauf- ferette électrique individuelle indépendante de la ventilation. Ils insistent cependant sur le fait qu’il n’y a pas de solution énergétique unique mais qu’il s’agit de trouver la réponse la plus adaptée au contexte. Le choix d’un chauffage adapté au logement public doit se faire de manière globale et non par la seule approche énergétique. Les sociétés de logement sont confrontées à une réalité économique et sociale complexe. Comme les locataires s’inscrivent sur une liste d’attente, ils se voient attribuer un logement sans en avoir choisi les impératifs techniques et leurs conséquences. Il s’agit dès lors de penser la question énergétique comme un élément du « loyer social » et utiliser des techniques simples afin que les locataires s’approprient leur logement. Cette approche multifacettes doit prendre en compte les impératifs tech- niques et de confort mais aussi les coûts de construction et de fonctionnement. Cette re- cherche est toujours en cours avec un chan- tier de 15 logements «zéro énergie» en cours de réalisation à La Louvière. Ces logements fortement isolés seront équipés de panneaux solaires et d’un système classique de chauf- fage et de production d’eau chaude classique par une chaudière murale gaz. � Cité Leburton à Maurage (La Louvière), Architecte Plan7 � Logements sociaux à Hastière, Architecte Atelier Ph.Jaspard ©Jean-Michel Degraeve

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