Les Échos du Logement n°124

38 LES ÉCHOS DU LOGEMENT N°124 POLITIQUE DU LOGEMENT lateurs (de chaleur), ce qui permet de faire fonctionner chaque équipement dans ses plages optimales de performances. Ce prin- cipe limite, voire élimine totalement le sur- dimensionnement des chaudières et leur permet de fonctionner avec un nombre réduit de cycles «marche-arrêt » toujours préjudi- ciables aux rendements et émissions atmos- phériques. L’optimisation de la chaufferie au bois conduit aussi très souvent à pouvoir se passer totalement du recours au combustible fossile ; que celui-ci soit prévu en solution bi- énergie d’appoint ou en back up. Spatial Pour les projets en planification, le fait d’opter dès le départ pour un réseau de chaleur et des sous-stations chez les consommateurs peut conduire à des gains de place non négli- geables : chaufferies, stockage du combus- tible, cheminées. Sécuritaire Le réseau de chaleur permet de concen- trer les éléments techniques et le(s) combustible(s), potentiellement à risque – même si le bois est nettement moins dange- reux que peut l’être le mazout ou le gaz – en un seul endroit. Cela réduit aussi les risques de pollutions – surtout lié aux hydrocarbures – dans les zones sensibles. Ce risque est nul avec le bois. Évolutif Un réseau de chaleur est un investissement lourd qui perdure de très nombreuses années (40-50 ansmin). Durant cette longue période, l’environnement lié au réseau de chaleur peut évoluer. Néanmoins, dans une certaine me- sure, la chaufferie centralisée est très sou- vent à même de faire face à ces évolutions (mesures URE qui se généralisent pour les bâtiments du réseau, nouveaux consomma- teurs ou perte de consommateurs…) tout en restant performante. Ceci est notamment possible grâce à un réseau composé de consommateurs de profils variés et a une combinaison intelligente de chaudières (bois/ bois ou bois/fossile) et de ballons hydro-ac- cumulateurs bien dimensionnés… A noter qu’en France, avec la RT2012  2 et en application de la Directive européenne 2010/31/UE du 19mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments, les réseaux de chaleur vertueux – et ceux au bois atteignent très souvent ce standard – peuvent béné- ficier d’un régime spécifique en matière de PEB. Plutôt que de vérifier la PEB bâtiment par bâtiment – ce qui n’est pas toujours facile à atteindre techniquement ou économique- 2 Réglementation thermique française 2012 ment avec des bâtiments plus anciens et/ou patrimoniaux – on s’assure que l’ensemble des bâtiments du réseau de chaleur atteint bien le niveau PEB escompté. Autrement dit, ce système, associé à des réseaux de cha- leur performants, permet un « échange » bien pensé entre un peu de perte de sobriété énergétique contre davantage de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Exemples de réseaux de chaleur mis en œuvre en Wallonie dans le cadre du PBE&DR Des sociétés de logements de service public optent pour les réseaux au bois. De nombreux sites de logements publics or- ganisés sous forme de «tour de logements» doivent faire l’objet de mise en conformité de leurs anciennes chaudières murales – et conduits d’évacuation) ou de leurs chauffe- ries centralisées. Dans ces cas, opter pour un réseau de chaleur au bois reliant plu- sieurs tours et utiliser des sous-stations individuelles de distributions de chaleur et de production d’eau chaude sanitaire avec compteurs individuels permet de faire d’une pierre deux coups : Opérer une transition énergétique vers du renouvelable et rendre les installations plus sûres et conformes. Sans compter que dans bien des cas, le coût final du kWh produit sera inférieur à celui des énergies fossiles. De nombreux sites de logements publics wallons se sont engagés dans cette voie : Cité rue Tenret à Marcinelle, logements du Foyer Centre Ardenne à Libramont… D’autres projets sont en cours. Les écoles et complexes scolaires tournés vers l’avenir Les écoles et complexes scolaires sont très souvent équipés de multiples chaufferies d’âges différents notamment liées à l’évo- lution des bâtiments. Malheureusement, ils restent souvent de très gros consommateurs d’énergie… fossile. Lamise en réseau de cha- leur permet non seulement de rationaliser les installations mais aussi d’améliorer assez si- gnificativement les performances globales des équipements. Dans de nombreux cas, il est possible d’implanter une chaufferie cen- tralisée aux pellets sans devoir procéder à de gros travaux de génie civil. Dans le cas de complexes plus importants et spacieux, l’option des plaquettes de bois est aussi pos- sible. Comparé au coût de remplacement de toutes les anciennes chaudières, la nouvelle chaufferie au bois et le réseau de chaleur ne sont parfois pas plus onéreux… tandis que le prix du MWh bois est lui environ deux fois moins élevé que celui du mazout. De nom- breuses écoles sont aujourd’hui chauffées au bois à Tenneville, Hotton, Libin, Nassogne, St- Vith, St-Hubert, Attert, Sivry-Rance, Jambes… Des maisons de repos et établissements de soins et santé plus verts Les maisons de repos et autres établisse- ments de soins de santé sont souvent de gros consommateurs stables tout au long de l’an- née. Ils se prêtent donc tout particulièrement aux chaufferies au bois car ils permettent aux chaudières de fonctionner un maximum de temps dans leur plage de performances opti- males. Tous les équipements permettant une sécurité maximale d’approvisionnement en chaleur et eau chaude sanitaire sont aussi imaginables avec les solutions bois-éner- gie. De tels établissements sont notamment chauffés au bois, avec ou sans raccord à un réseau de chaleur, à Soumagne, Viroinval, Namur (Dave). Des projets sont en cours à Bouillon, Cul des Sart, St-Hubert, Andenne… Conclusion Les solutions bois-énergie sont multiples et permettent de répondre adéquatement à quasiment toutes les situations. Néanmoins, chaque projet doit être considéré comme un cas à part car il s’agit presque toujours d’une conjonction entre des impératifs techniques et économiques et des considérations da- vantage liées à la sensibilité et aux besoins spécifiques des décideurs locaux. Un pro- jet bois-énergie doit donc toujours débuter par une évaluation de la situation de départ et une appréciation des objectifs des déci- deurs avant de faire l’objet d’une approche plus technique et économique. Ce n’est qu’à ces conditions qu’une installation répondra au mieux aux souhaits du porteur de pro- jet. � >Mise en place d’un réseau de chaleur pour 25 consommateurs publics et privés à Libin © FRW Retrouvez tous les projets publics du PBE&DR ainsi que des fiches descriptives de projets et réseaux de chaleur sur https :/ /www.frw.be/pbe.html

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