Les Échos du Logement n°124

21 STÉPHANIE CASSILDE PEB ET INDICATEURS SPÉCIFIQUES Les liens contrastés entre les indicateurs agrégés de performance et la PEB Face à des variables catégorielles, nous réa- lisons un test de chi2 – cela permet d’attes- ter la présence ou l’absence d’un lien  4 entre, d’une part, le label PEB et, d’autre part, l’un des indicateurs agrégés – puis nous calcu- lons le V de Cramer – qui permet d’indiquer la force du lien entre les deux variables. Glo- balement, chacun des indicateurs agrégés est en lien avec la PEB : a priori , plus la perfor- mance ciblée présente une bonne catégorie, plus le label est meilleur. En revanche, la force du lien diffère. C’est entre la PEB et l’indicateur glo- bal de l’enveloppe que la relation est la plus forte (V de Cramer de 0,589). La force de ce lien permet aussi de le voir graphiquement : tandis que les labels E, F et G présentent des pourcentages élevés lorsque l’enveloppe est évaluée de manière très mauvaise, la répar- tition au sein de chaque label se modifie en- suite jusqu’à observer que ce sont les labels A, A+, A++, B et C qui rassemblent des pour- centages élevés pour une très bonne enve- loppe ( cf . Graphique 1). Pour l’indicateur de performance du système de chauffage, l’intensité du lien avec la catégorisation PEB est moyenne (V 4 Statistiquement, ce lien ne peut pas être interprété de manière causale. Cependant, notons qu’ici, la qualité de l’enveloppe étant prise en compte pour le calcul de la PEB, ce lien de causalité existe a priori entre les variables. de Cramer de 0,303). Graphiquement, cela est visible à travers la moindre présence de pics mais aussi l’importance de la catégorie «moyen» pour un grand nombre de labels. Ainsi, même si plus de 50% des certificats A, A+ et A++ ont un très bon système de chauf- fage (contre quelques pourcents en catégo- rie « très mauvais») et que près de 30% des certificats G ont un très mauvais système de chauffage (contre quelques pourcents en ca- tégorie «bon»), l’évolution d’une catégorie à l’autre (de « très mauvais» à « très bon») n’est pas linéaire pour tous les labels. Près de 40% des labels G ont un système moyen de chauffage et on dépasse les 50% dans le cadre des labels E et F. Pour l’indicateur de performance du système d’eau chaude sanitaire, l’intensité de la relation avec la catégorisation en label PEB est faible (V de Cramer de 0,162). D’une part, les catégories «trèsmauvais» et «bon» sont celles qui rassemblent le plus de certifi- cats : aucune linéarité n’est donc observable entre l’évolution des catégories de l’indica- teur d’eau chaude sanitaire et la labellisation. D’autre part, il est par exemple possible d’ob- server de très bonnes performances, certes pour une part réduite des logements certifiés (un maximum de 10%) tout label confondus. Conclusion Pour conclure, il convient de souligner une erreur d’interprétation à éviter quant à la force plus ou moins importante du lien entre ces indicateurs agrégés et la labellisation. En effet, il convient de ne pas en conclure, par exemple, que l’on peut se passer de réaliser des travaux quant au système d’eau chaude sanitaire. En effet, si avoir un très mauvais système en la matière n’empêche pas d’atteindre un label A, A+ ou A++, avoir unmeilleure système d’eau chaude sanitaire soutient mieux l’objectif global enmatière de réduction des consommations énergétiques a priori . Cela est confirmé par l’analysemulti- variée en proposant d’expliquer les labels PEB par les trois indicateurs agrégés simultané- ment. Il en ressort que, quel que soit l’indi- cateur intermédiaire, plus la catégorisation de performance est meilleure, plus la chance d’avoir in fine un label économe en énergie est importante, et cette chance est d’autant plus importante que le label est économe. � RÉPARTITION (%) DE CHAQUE INDICATEUR GLOBAL AU SEIN DE CHAQUE LABEL Source : SPW – DGO4 – Département du Logement / Département de l’Energie et du Bâtiment durable. Calcul : CEHD à partir des 497.830 certificats résidentiels (2010-2017) A+ A++ A B C D E F G 90 100 80 70 60 50 40 30 20 10 – – – +/– + + + – – – +/– + + + – – – +/– + + + 0 Indicateur de performance du système de chauffage Indicateur de performance du système d’eau chaude sanitaire Indicateur pour l’enveloppe

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