Les Échos du Logement n°124

20 LES ÉCHOS DU LOGEMENT N°124 POLITIQUE DU LOGEMENT PEB et indicateurs spécifiques intermédiaires PAR STÉPHANIE CASSILDE Chargée de recherche / Centre d’Etudes en Habitat Durable Voir uniquement la catégorie de labellisation peut masquer des contrastes, certes mesurés, dans les indicateurs spécifiques intermédiaires qui participent au calcul de la PEB. Il s’agit ici de souligner certains contrastes en articulant les labels PEB à l’évaluation globale de l’enveloppe, du système de chauffage et du système d’eau chaude sanitaire. Pour une analyse systématique de chacune des nombreuses variables participant à l’élaboration de la PEB, nous renvoyons à l’ Analyse de la base de données des certificats PEB en Wallonie (2017) *. La Performance Energétique des Bâtiments (PEB) est souvent appréhendée de manière synthétique au travers du label associé, pour lequel une lettre est utilisée (de A++ à G, du moins au plus énergivore). Le certificat en lui- même donne plusieurs autres indications afin de souligner les points d’amélioration pour lesménages qui souhaitent entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Notam- ment, des indicateurs spécifiques de perfor- mance sont mentionnés pour l’ensemble de l’enveloppe (cela permet de synthétiser en quelque sorte les éléments thermiques des quatre parois : sol en contact avec l’extérieur, murs extérieurs, toiture, et baies et fenêtres), mais aussi pour le système de chauffage et le système de production de l’eau chaude sanitaire  1 . 1 Pour une description du contenu d’un certificat PEB, voir : https :/ /energie.wallonie.be/servlet/Repository/ quelles-informations-dans-le-certificat-peb-depuis-le- 3-novembre-2014.pdf?IDR=26529 L’analyse de ces indicateurs spéci- fiques, et qui participent à l’attribution globale du label, permet de souligner que si un bon indicateur va de pair avec un label plus éco- nome énergétiquement, cela n’est pas systé- matique, ce qui permet de cibler les travaux énergétiques pour améliorer la PEB dans sa globalité. Il s’agit d’ailleurs de l’un des rôles du certificat, qui mentionne explicitement ces indicateurs spécifiques et la catégorie dans laquelle se situe le logement certifié. Les ménages disposent donc de l’informa- tion spécifique pour améliorer la performance énergétique de leur logement Nous nous basons ici sur l’ensemble des certificats PEB réalisés sur la période 2010-2017, année échue  2 , soit sur 497.830 certificats pour les logements des ménages privés. Rappelons que les résultats sont représentatifs des certificats mais pas du parc de logements dans son ensemble  3  : par exemple, les appartements sont a priori surreprésentés dans la base de certification par rapport à leur poids dans le parc des loge- ments (Cassilde, 2017). 2 Pour une comparaison avec les résultats sur la période 2010-2016, année échue, nous renvoyons au rapport d’ ana- lyse de la base de données des certificats PEB en Wallonie publié en 2017 (Cassilde, 2017). Ce rapport fera l’objet d’une actualisation et d’approfondissement au premier semestre 2019 sur la période 2010-2018, année échue. 3 A terme, la base de données de certification sera exhaustive ; la question de la représentativité ne se posera donc plus. Description de la répartition des performances énergétiques (2010-2017) Nous faisons tout d’abord un état des lieux de la répartition des certificats selon le label PEB et les trois indicateurs agrégés appré- hendés ici. C’est le label G qui rassemble la proportion la plus importante de certificats (29,9%) suivi par les labels C à F dont les proportions sont similaires (entre 14,1% et 15,5%), tandis que le label B rassemble 9,6% des certificats et que les labels les moins énergivores en rassemblent 1% (pour les labels A, A+ et A++ ; le label A seul corres- pond à 0,9% des certificats). Sous l’angle de l’indicateur de performance globale de l’en- veloppe, cette dernière est majoritairement évaluée comme mauvaise (39,8%) voire très mauvaise (40,4%). Respectivement 8,6%, 7% et 4,2% des certificats indiquent une performance globale moyenne, bonne ou très bonne pour l’enveloppe. Sous l’angle de l’indicateur de performance du système de chauffage, la majorité des certificats (41,9%) indiquent une performance moyenne. Près du tiers des certificats indiquent une per- formance moindre, avec respectivement 17,8% et 15,9% de performance mauvaise ou très mauvaise. Puis 18,4% des certificats indiquent une bonne performance, tandis qu’elle est jugée très bonne pour 5,9% des certificats. Enfin, sous l’angle de l’indicateur de performance du système d’eau chaude sanitaire, en proportion similaire, la majorité des certificats indiquent une performance soit bonne (38,5% des certificats) soit très mauvaise (pour 39,6%). Les autres catégo- ries de performance rassemblent chacune moins de 10% des certificats : 7,5% pour une performance mauvaise, 6,3% pour une per- formance moyenne et 8,1% pour une très bonne performance. * Cassilde, Stéphanie (2017). Analyse de la base de don- nées des certificats PEB en Wallonie, Rapport du CEHD, Charleroi, 100 pages. http :/ /www.cehd.be/media/1110/ cehd_cassilde_2017_rapport_peb.pdf

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