Les Échos du Logement n°124

LES ÉCHOS DU LOGEMENT N°124 AVANT-PROPOS 01 Le 8 octobre 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évo- lution du climat (Giec) publiait un rapport sur le réchauffement mondial de 1,5°et ses conséquences sur le devenir de la planète et de ses habitants. Plus personne, ou presque, ne doute qu’un changement radical de cap est nécessaire pour réduire les émissions des gaz à effet de serre. Le logement a un rôle important à jouer. «EnWallonie, les émissions directes (hors électricité) liées au secteur résidentiel représentaient environ 15% des émissions totales de gaz à effet de serre régionales en 2016. Ces émissions résultent de la performance énergétiquemédiocre de nombreux logements, dont beaucoup sont anciens et n’ont pas encore été rénovés de façon suffisante: y remé- dier est un défi mais le potentiel d’amélioration est grand»  1 . On sait qu’enWallonie, comme ailleurs, les politiques du logement s’inscrivent dans des objectifs de réduction de la consommation énergétique en lien avec le climat depuis une quinzaine d’années. Ce numéro 124 se penche sur la façon dont le secteur de l’habitat évolue compte tenu de l’urgence climatique qui s’accentue. Valérie De Bue et Jean-Luc Crucke , Ministres wallons en charge pour l’une du Logement et pour l’autre de l’Energie, intro- duisent ce numéro par une présentation de la réforme des primes destinées à la rénovation des logements. Cette réforme qui entrera en vigueur courant 2019 représente un véritable changement de paradigme. La simplification administrative et la rationalisation des investissements au profit d’une meilleure performance énergétique en sont les principes fondateurs. Pierre Lacroix est architecte paysagiste. Son mémoire de fin d’étude intitulé «Paysages Résilients – Approche systémique du terri- toire post-effondrement», a obtenu cette année le prix «Architecture durable» décerné par la Fondation pour les Générations futures  2 . Certes, le postulat de départ – l’effondrement à brève échéance de la société telle qu’on la connâit – a de quoi effrayer. Mais la formu- lation d’un imaginaire positif pour « l’après» et le vecteur utilisé (la bande dessinée qui illustre le propos) font passer le message avec une certaine douceur; tout en invitant à la résilience dès maintenant. Les articles qui suivent s’intéressent aux politiques publiques visant la performance énergétique des bâtiments. Depuismaintenant près de dix ans, les logements publics créés en Région de Bruxelles- Capitale répondent au standard passif. Guillaume Sokal , Abdera- him Cherké et Charlélie Van Driessche (SLRB) nous éclairent sur la façon dont s’est opérée cette transition. Céline Renard (Département de l’Energie et du Bâtiment durable-DGO4/SPW) rend compte de la stratégie wallonne pour diminuer drastiquement l’impact environ- nemental du secteur des bâtiments à l’horizon 2050. Son collègue Benoit Fourez nous explique comment, au travers de BATEX, la Wal- lonie prône l’exemplarité enmatière de performance énergétique des bâtiments. Stéphanie Cassilde (CEHD) livre une analyse statistique de l’état des logements qui sont encodés dans la base de données des certificats PEB. Nous abordons ensuite l’habitat de demain sous différentes formes. Michel Dachelet (Direction du Développement durable – SPW) évoque les enjeux auxquels est confronté l’habitat au travers des transitions qui s’opèrent dans les domaines de l’énergie, des maté- riaux, de la mobilité, du territoire et de l’inclusion sociale. L’Institut 1 LettredePlateformewallonneduGiecd’août2018 (https://plateforme-wallonne-giec.be ) 2 Lauréat2018duMaster’sThesisAwardforFutureGenerations–SustainableArchitecture Building Performance Institute Europe (BPIE) dresse un portait des villes de demain, les fameuses Smart Cities . La contribution de Charles Glineur (UMONS) s’intéresse aux mécanismes sociaux influençant la consommation d’électricité et leurs impacts sur l’utilisation rationnelle de l’énergie en lien avec l’utilisation d’un compteur intelligent. Changement d’échelle pour les deux articles suivants puisqu’on s’intéresse aux quartiers. De nombreux labels destinés à certifier leur caractère «éco» ont vu le jour depuis le début du millé- naire. Bernard Deprez et Isabelle Prignot (ULB-Architecture) mettent en évidence les limites de ces labels et rappellent que la durabilité d’un quartier dépend tout autant de sa conception que de son occupation par ses habitants. Les réseaux de chaleur permettent de chauffer de façon économique et écologique des ensembles de logements. Francis Flahaut (Fondation rurale deWallonie) nous montre pourquoi et comment les systèmes de chaufferie collective au bois se déve- loppent en Wallonie. Si on se tourne vers le passé, on s’aperçoit que le chauffage a toujours été un élément central dans la conception des logements publics. Les techniques de production de chaleur ont fortement évo- lué durant le XX e siècle. Jean-Michel Degraeve se penche sur la place donnée à l’équipement énergétique dans les premières habitations à bon marché ( Regards sur le passé ). La rubrique International s’ouvre sur la contribution de San- drineMeyer (CEESE-ULB) qui fait le point sur l’encadrement des loyers et la possibilité d’y inclure des critères relatifs à la performance éner- gétique. Le Mietspiegel allemand ainsi que les grilles indicatives de loyer wallonne et bruxelloise y sont présentés et analysés. Depuis 2010, les Fonds structurels européens, en particulier le Fonds Euro- péen de Développement Régional (FEDER), s’autorisent à financer la rénovation énergétique des logements. Si cette faculté n’a pas encore été saisie par la Wallonie, il n’en demeure pas moins pertinent d’ana- lyser la plus-value de ces financements. Carine Puyol (Union sociale pour l’Habitat) s’en charge. Dans la rubrique Projets , Jean-Michel Degraeve examine les liens entre équipements énergétiques et projets architecturaux. Pour connaître les réponses actuelles du secteur du logement, l’auteur a recueilli les témoignages de plusieurs acteurs : architectes et gestion- naires de logements publics. La rubrique Jurisprudence passe en revue une série de déci- sions relatives à la discrimination raciale au niveau locatif et aux gens du voyage. On retiendra également la présentation du décret wallon du 15mars 2018relatif au bail commercial par Benoît Kohl , Professeur à l’ULiège et Avocat. Le sujet qui nous occupe dans cette revue est matière à des publications diverses et variées. Des ouvrages sur les tiny houses, le bail d’habitation en Région de Bruxelles-Capitale et la permaculture urbaine sont présentés dans nos dernières pages. A quels enjeux devrait répondre la politique du logement dans les années à venir? C’est la question qui sera posée par notre prochain numéro dans la perspective des élections régionales de mai 2019. Bonne lecture ! SÉBASTIEN FONTAINE, RÉDACTEUR EN CHEF AVANT-PROPOS

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